Les vaisseaux fantômes sont des navires maudits qui, selon les légendes, sont condamnés à errer sur les océans, conduits par un équipage de squelettes et de fantômes, tel le légendaire Hollandais volant. Il peut aussi s'agir de l'apparition spectrale d'un navire disparu, ou naufragé dans des circonstances particulièrement dramatiques.
Par extension, en référence à ces légendes, on donne également le nom de vaisseaux fantômes aux épaves retrouvées en mer avec leur équipage mort ou disparu, parfois inexplicablement, dont le plus célèbre exemple est le brick Mary Celeste.
Le Hollandais volant
Le plus célèbre des vaisseaux fantômes est le Hollandais volant, parfois appelé dans le passé Voltigeur hollandais, également connu sous les noms anglais The Flying Dutchman, néerlandais De Vliegende Hollander, et allemand Der Fliegende Hollander, ce dernier étant le titre original du célèbre opéra de Richard Wagner.
Il existe plusieurs versions à cette légende, la plus répandue est que le capitaine de ce brick fut assassiné par son équipage mais qu'il eut toutefois le temps de maudire. Peu de temps après, la peste se déclara à son bord et le navire fut rejeté de tous les ports où il tenta d'accoster, par peur de la contagion. Il commença alors à errer sans fin sur les mers .
« Les marins de toutes les nations croient à l'existence d'un bâtiment hollandais dont l'équipage est condamné par la justice divine, pour crime de pirateries et de cruautés abominables, à errer sur les mers jusqu'à la fin des siècles. On considère sa rencontre comme un funeste présage. »
La découverte de certaines épaves réelles, dans des circonstances particulièrement lugubres, peut avoir marqué durablement les esprits et contribué à la légende de bateaux conduits par des équipages de fantômes et de squelettes. Une telle sinistre rencontre s'est déroulée en 1913. Le Marlborough, un trois-mâts à coque en fer, long de 70m, avait été lancé à Glasgow en 1876 et était devenu la propriété de la Shaw, Saville & Albion Company. Il était armé par un équipage de 29 hommes commandé jusqu'en 1883 par le capitaine Anderson, puis ensuite par le capitaine Herd. Entre 1876 à 1890, le Marborough avait assuré avec succès quatorze traversées d'immigrés entre Londres et la Nouvelle-Zélande. Chargé d'une cargaison de viande congelée et de laine, il partit de Lyttelton en Nouvelle-Zélande le 11 janvier 1890, et a été vu pour la dernière fois le 13 janvier, avant de disparaitre sans laisser de traces. Il a été retrouvé 23 ans plus tard, en 1913, intégralement recouvert de moisissure verte, dans des circonstances particulièrement dramatiques :
« Un navire anglais se rendant à Lyttleton a fait, à Punta Arenas (près du cap Horn) une découverte macabre. Il a aperçu un navire qui semblait désemparé. Aucune réponse n'étant fait à ses signaux il s'est approché ; des matelots ont pénétré à bord de ce navire. Ils y ont trouvé vingt squelettes humains. Le bateau portait le nom de Marlborough, du port de Glasgow. Or, en 1890, un voilier de ce nom qui se rendait au Chili fut aperçu, pour la dernière fois, auprès du détroit de Magellan, puis on demeura sans aucune nouvelle de lui et il fut classé comme perdu. »
Le Mary Celeste (1872)
Le Mary Celeste, souvent appelé à tort La Marie-Céleste , est incontestablement le plus célèbre des vaisseaux fantômes réels. C'était un brick de 198 tonneaux construit en 1860 en Nouvelle-Écosse au Canada. Il avait appareillé, chargé d'une cargaison de 1 701 fûts d’alcool dénaturé, avec à son bord le capitaine Benjamin Briggs, sa femme, sa fille Sophia âgée de 2 ans et sept hommes d’équipage. Il fut découvert abandonné, le 5 décembre 1872, entre le Portugal et les Açores par le Dei Gratia, commandé par le capitaine Morehouse. Les dernières indications notées sur le livre de bord du navire remontaient au 24 novembre et une ardoise indiquait qu'il avait atteint l'île de Santa Maria aux Açores le 25. Le navire était intact, voiles partiellement carguées, mais avec une certaine quantité d'eau dans la coque. La barre n'était pas amarrée, il manquait à bord le canot, un hunier, les instruments de navigation, des vivres et une certaine quantité d'eau. Tout laisse à penser que le bateau avait été abandonné dans la panique pour une raison inconnue. L'équipage, embarqué dans le canot, avait ensuite probablement disparu en mer.
En 1884, Arthur Conan Doyle fit de cette découverte un récit romancé , en y ajoutant de nombreux détails imaginaires. Ces derniers furent repris comme des éléments réels dans des relations ultérieures et contribuèrent à alimenter les hypothèses les plus diverses.