Alors qu'aujourd'hui, le monde anglo-saxon célèbre Halloween et son Jack à la lanterne, condamné
à errer dans l'obscurité entre l'enfer et le paradis, qu'en est-il des fantômes comme lui.
Y en a-t-il sur Calais ? Prenons notre tison dans notre citrouille pour partir sur leurs traces.
Une fragrance de parfum, des bruits de vaisselle dans l'ancienne cuisine (NDLR : la salle
d'exposition), des portes qui claquent, des pas dans les escaliers, des voix, la sensation d'une
présence, un voile blanc. Le phare de Calais serait-il hanté ? Pour les salariés d'Opale tour,
association d'insertion gérant l'édifice, les fantômes font désormais partie du quotidien. Ils seraient
ainsi deux à faire des apparitions occasionnelles, surtout l'hiver.
Tout a commencé en 2007. Une Mexicaine travaille alors l'été dans le monument. « Dès qu'une
nouvelle personne arrivait elle disait qu'elle allait faire la connaissance d'un gentil fantôme, se
souvient Peggy Laforge. Elle brûlait de l'encens, des bougies. Elle parlait toute seule pour rassurer
le fantôme. » Peggy et ses collègues ne croient pas trop à toute cette histoire : « Je pensais que
c'était culturel du Mexique... jusqu'au jour où j'ai ressenti cette présence », se souvient-elle. Il est
tard, un soir. Peggy est encore au phare. « J'ai entendu du bruit dans la salle de découverte. Je
pensais être seule et j'ai cru qu'un collègue me faisait une blague. Je suis descendue et j'ai vu un
voile. » Peggy, pas rassurée, vérifie la porte. Elle est fermée. Elle fait le tour du phare : personne,
elle est seule. Le phénomène se reproduit : « Je rangeais des souvenirs. Il était à nouveau tard. J'ai
senti qu'on me prenait l'épaule. »
Le nouveau président de l'association, Guy Leuliet, a, lui aussi, fait la connaissance de ce fantôme.
« Je travaillais seul au premier étage. J'ai ressenti une présence sur le palier. Je suis allé voir, il n'y
avait personne. J'ai aussi entendu marcher et des bruits de vaisselle en bas. Je suis descendu, et
immédiatement les bruits sont venus d'en haut. » « Plus d'une fois, quand je faisais l'inventaire, on
entendait parler alors qu'il n'y avait personne et on voit passer des ombres », poursuit Peggy. Les
membres d'Opale tour se sont accoutumés à ces présences. « On s'est habitué, on n'a plus peur. »
Même si Peggy reconnaît qu'en janvier, seule le soir, à entendre des bruits, « j'ai encore eu la chair
de poule ».
Guy Leuliet lui a donné un petit nom : Marcel. « C'est plus lui qu'on entend que la femme, où c'est
surtout un parfum qu'on ressent parfois. » Maintenant qu'il est nommé, Peggy, Guy et les autres
n'hésitent plus à parler avec lui : « On l'engueule quand il nous fait peur ! » L'histoire veut qu'au
pied du phare, deux corps, celui d'un homme et d'une femme, aient été découverts. « Datent-ils des
bombardements de la Seconde Guerre mondiale, de l'époque du bastion militaire qui occupait
l'emplacement avant le phare, on ne sait pas. Peut-être reviennent-ils nous voir ... »